top of page

1907 à 2007 : 100 ANS DE SAUT A SKI AUX ROUSSES

Les origines :

L'origine du ski aux Rousses est attribué à un officier anglais ou russe suivant les versions, venu séjourner à la vallée de Joux, plus précisément au Pont. Il entreprit l'ascension de La Dole avec des skis durant l'hiver 1899-1900.

Félix Péclet, maire des Rousses de l'époque, très intéressé par cette performance, emprunta les skis et tenta l'expérience. Le nombre de chutes et de culbutes n'empêcha pas le rousseland de penser que l'invention avait de l'avenir dans le pays.

Durant les hivers de 1904-1905-1906, le service postal fut interrompu en raison d'abondantes chutes de neige. Le maire se présenta alors avec ses skis et put assurer la distribution du courrier. Les douaniers, le curé et le médecin se servirent aussi de l'invention pour assumer leurs tâches avec plus de facilité. Peu à peu, le ski prit une dimension plus sportive.

 

 

C'est le 27 janvier 1907 qu'était organisé par quelques rousselands skieurs, un concours local réunissant, suivant les sources, de vingt à cent jeunes gens. C'est là que les premiers sauteurs s'affrontèrent. D'après l'article paru dans "Le Réveil du Haut-Jura" du 2 février 1907, ce fut un évènement local. Voilà quelques passage de l'article :

«La fête se passa telle que l'avait annoncée le programme. Ce fût un beau tournoi. La hauteur du saut ( comptée du sommet du tremplin au point de chute ) était de 2 mètres.»

«Des spectateurs nombreux s'émerveillaient de l'audace et de l'adresse des sauteurs. "Voir un skieur adroit exécuter ses sauts dans l'air , s'écrit l'illustre explorateur polaire Nansen, c'est un des spectacles les plus beaux auxquels il soit possible d'assister. Quand on le voit frais et sans crainte, descendre comme la flèche, la pente de la montagne, se ramasser quelques pas avant le saut et, d'un coup voler dans les airs, semblable à la mouette, pour toucher terre 20 à 25 mètres plus loin et disparaître dans un nuage de neige soulevé, on ne peut s'empêcher de trembler de joie et d'émotion.»

«Il y eut, est-il besoin de le dire, de superbes culbutes et d'homériques panaches. Mais chez presque tous les émules, quelle correction d'attitude et quelle maîtrise de soi ! »

Citons quelques noms de participants dans l'ordre du résultat :

Henri Gauthier, Denis Vandelle, Fernand Lizon-Tati, Raymond Bonnefoy, Jules Berthet, Henri Mandrillon, Eugène Bonnefoy, Louis Jean-Prost, Maurice Lamy-Quique, Paul Bonnefoy, Albert Mandrillon, et parmi "les garçonnets", Léopold Martin, Gabriel Juilleret, Marcel Clément, Clovis Arbez.

 

 

 

Le premier concours international de ski se déroula dans les Hautes-Alpes, à Montgenèvre du 9 au 12 février 1907, le second à Chamonix en 1908 et le troisième à Morez du 31 janvier au 3 février 1909. Tous ces concours étaient organisés par le CAF dont faisait parti Félix Péclet. C'est sans doute grâce à lui que le troisième eut lieu à Morez.

Il est à noter que le titre de Champion de France était décerné sur ces concours internationaux et que pour être Champion de France de ski, il fallait effectuer l'épreuve de saut et de fond.

 

 

 

 

Les champions :

Un des premiers jurassiens à apparaître dans ces concours internationaux de saut à ski a été Paul Cochet de Morez en 1911 . Fait à signaler, il aurait été classé premier à 15 ans s'il avait été classé avec les adultes.

C'est cette même année, 1911, que fut créé une "société", comme on dit alors, celle des Skieurs Rousselands. Félix Péclet fut son premier président.

En 1912, apparaît dans les classements nationaux de saut le premier rousseland : André Grenier terminant à la troisième place.

L'année 1913 se révéla une grande année pour les Skieurs Rousselands où plusieurs de ses membres s'octroyèrent les premières places en national et même en international avec Paul Grand-Chavin terminant 1er en fond international en battant les norvégiens; En national, course de fond junior, 2ème Gilbert Chardonnet et 3ème Louis Grand-Chavin; En course de grand fond (58 km), 1er Emile Goury, 3ème Gaston Romand et 5ème Henri Martin; Et encore au concours de style et d'arrêt où l'on trouve à la 1ère place Gilbert Chardonnet et 2ème Louis Grand-Chavin.

En 1914, Jules Berthet se classa 6ème en saut National.

Après les années de guerre, on ne trouve plus de rousselands dans les épreuves de saut. Il faudra attendre 1923 pour en retrouver avec Georges Berthet classé cette même année champion de France du combiné. C'est le premier champion de France des Skieurs Rousselands. Georges Berthet termina aussi 7ème au classement international de saut à ski. Cette année là, on trouve aussi Etienne Vandelle 1er en fond, Adrien Vandelle 3ème et Maurice Mandrillon 4ème.

Pour les premiers Jeux Olympiques d'hiver à Chamonix, en 1924, plusieurs rousselands étaient présents, notamment Adrien Vandelle qui se classa 20ème au combiné fond et saut et qui termina aussi à la 3ème place au 30 km fond patrouille (par équipe) avec ses camarades Georges Berthet, Camille et Maurice Mandrillon.

 

 

 

 

Jeux olympiques de Chamonix 1924

 

A partir de 1927 arriva Raymond Berthet dans les classements nationaux. Raymond Berthet fut qualifié d'as du ski car on peut dire que, de 1929 à 1937, il a gagné toutes les épreuves de ski de l'époque aussi bien le fond, le saut, le combiné fond, la descente, le slalom, le combiné alpin et le combiné quatre épreuves (fond, saut, descente, slalom) : ce qui est un fait rare dans le ski français. Il fut sept fois champion de France. En 1932, il fonda, avec son frère André, l'école de ski. Raymond Berthet participa aussi aux championnats du monde en 1933 à Innsbruck où il finit 55ème en saut spécial.

 

 

Un saut en 1933

 

Le tremplin de la chirurgienne au Brassus

 

En 1938, Louis Salvin se classa 6ème au combiné 4 et 1er junior. Il devint ainsi un des grands espoirs des Skieurs Rousselands. Malheureusement, il disparut pendant la guerre.

Il faudra attendre 1947 pour qu'une autre génération de sauteurs et de fondeurs s'impose : Roland Macchi, Marius Mora dit Mickey, Jacques Rod, Jules Benoit-Lizon ( Julot) qui fut champion de France du combiné en 1951, Maurice Berthet finissant 4ème de la même épreuve, Denis Chavetnoir qui gagna le saut spécial junior en 1952, François Benoit-Lizon terminant 3ème en saut spécial junior en 1953 devant Claude Jean-Prost. Ce dernier fut, à partir de 1954, huit fois champion de France de saut, notamment en 1956 sacré champion de France toutes catégories alors qu'il n'était que junior. Il sera sélectionné pour les J.O de 1956 et de 1960 où il se classa 26ème. Il participa aux championnats du monde en 1962 où il termina 42ème au petit tremplin et 51ème au grand tremplin.

 

 

Un saut en 1953

 

De cette même époque, d'autres sauteurs Rousselands s'illustrèrent : Michel Paget-Blanc, Jean Mandrillon, Michel Bourqui, Guy Benoit-Lizon, Jean-Michel Lacroix, Maurice Arbez qui se classa 1er junior en 1961, Alain Macle 1er junior en 1963 et champion de France en 1969 et Maurice Arbez terminant 3ème cette même année. Ces deux derniers furent sélectionnés pour les J.O de Grenoble de 1968 : Alain Macle se classa 18ème au petit tremplin et 17ème au grand tremplin et Maurice Arbez termina 41ème au petit tremplin et 50ème au grand tremplin. Alain Macle, sélectionné aussi pour les J.O de 1972 au Japon, termina 53ème au petit tremplin et 50ème au grand tremplin. Ils furent sélectionnés aussi tous les deux aux championnats du monde de 1966 et Maurice Arbez seul en 1970.

 

 

Photo du journal L'Indépendant paru le samedi 2 Mars 1968

 

Plus près de nous, on trouve Eric Berthet en 1975, Thierry Bordat, Jean-Daniel Vandelle sacré champion de France cadet en 1976 et Nicolas Jean-Prost classé 4ème junior en combiné nordique en 1984. Ce dernier se spécialisa dans le saut spécial à partir de 1985. Il participa aux J.O d'Alberville en 1992 où il termina 19ème au tremplin de 90m et 51ème au tremplin de 120m, ainsi qu'aux J.O de Lillehammer où il se classa 22ème au tremplin de 90m et 47ème au tremplin de 120m. Champion de France en individuel en 1993 et en 1996, il sera sacré aussi champion de France par équipe en 1996, en 1997 et en 1999 au côté d'un autre rousseland, Lucas Chevalier. Nicolas Jean-Prost participa aussi aux championnats du monde en 1989, en 1993 où il finit notamment 4ème par équipe, ainsi qu'en 1995 où il termina 6ème au grand tremplin. En 1995, avec Lucas Chevalier, deux rousselands étaient présents aux championnats du monde.

Lucas Chevalier représenta aussi dignement les skieurs rousselands avec une place de champion de France cadet en 1992 et champion de France junior en 1995. Cette même année, médaillé de bronze aux championnats du monde junior, il termina 4ème en saut spécial par équipe. Il participa aussi aux mondiaux de 1997 et de 1999.

De la même génération, on trouve aussi Cyrille Garcia, Thomas Lacroix, Nicolas Marchandise classé en 1997 1er junior en saut spécial et 2ème junior en combiné nordique, Benjamin Lizon au Cire sacré champion de France cadet de combiné nordique en 2003 et Benjamin Bourqui qui, cette même année, remporta le titre de champion de France Cadet de saut spécial. Ce dernier se classa 1er junior en 2004 et en 2006. Benjamin Bourqui est champion de France par équipe en 2007.

 

 

Un saut en 2003

 

Aujourd'hui, 4 rousselands sont présents sur le circuit national de saut spécial et de combiné nordique, dont Hugo Buffard qui est champion de France cadets de combiné nordique en 2010, champion de France junior de combiné nordique en 2012 et termine 11ème des championnats du monde juniors de combiné nordique 2012 à Erzurum en Turquie.

Souhaitons-leur pleins de bons résultats et espérons que la relève des skieurs rousselands se perpétue indéfiniment !

 

Les tremplins :

Au niveau de l'historique des tremplins rousselands, on ne trouve pas beaucoup de trace écrite et photographique.

Si les concours importants se faisaient d'abord à Morez puis à la Doye jusqu'au début des années 70, en 1926, un concours était organisé au lieu-dit "Les Berthets". Il semble que, jusqu'en 1939, tous les concours locaux se faisaient en ce lieu. Un deuxième tremplin y fut construit dans les années 1934-1935. Le tremplin des Berthets vit son dernier concours en 1947.

Le tremplin de l'Omnibus daterait de juste avant la guerre de 1939-1945.

Enfin, pour les Tuffes, on y sautait déjà en 1953. Le premier concours aux Tuffes daterait de 1954. A l'époque, il n'y avait qu'un tremplin de 65-70m. Le site, tel qu'on le connaît actuellement, fut créé en 1976.

 

Remerciements :

Un grand merci à Maurice Berthet pour son aide précieuse dans la recherche des résultats des skieurs rousselands.

Merci aussi au site internet www.lesroussesautrefois.com pour les cartes postales anciennes.

Si par hasard, il y avait une erreur ou un oubli dans cet historique, sachant que j'ai pris en compte uniquement les sauteurs qui ont participés au minimum aux championnats de France et qui les ont terminés dans les huit premiers, veuillez m'en excuser et me le signaler par e-mail à l'adresse suivante :

grdchavinb@aol.com

Un autre site en rapport avec l'histoire du ski local :http://morez1900.net/CPA/Sport.htm

et sur la coupe Montefiore : http://morez1900.net/Montefiore.htm

bottom of page